Annales Anales ...
Je fatiguais
une lettre de voeux de ma lourde écriture nerveuse et pleine de
circonvolutions quand je sentis une douce tenaille pressée mon bas
ventre, prémices de plaisirs intenses, attendus que peu d'hommes
appreciaient et embrassaient pleinement . Je poussai alors ma lettre et
mon stylo vers un coin d'un geste impatient : la vieille tante Agathe pouvait
bien attendre quelques minutes . Je boutonnais soigneusement ma chemise,
honneur quotidien à cet événement qui me procurait
à chaque fois de nouvelles sensations intensifiées par une
longue experience, une technique de mieux en mieux maitrisée . Je
me dirigeais vers mon cabinet, espace soigneusement aménagé
d'une lucarne aux vitres opaques, d'un tapis rose délavé,
et d'une étagere où reposais un papier de couleurs et d'odeurs
variées . Je fermai le loquet de la porte d'une main pendant que
l'autre me recoiffa devant un mirroir où un sourire se dessinait,
où un regard satisfait donnait son avis sur ma tenue . J'enlevai
ma ceinture en cuir puis abaissa ma braguette qui abandonna lachement mon
pantalon noir en velours à un sol carrelé et froid
. Mon calecon, parsemé de taches jaunatres fut rapidement oté
tandis que mon postérieur s'imprimait sur la lunete rose en plastique
souvent nettoyer, presque brillante . Je scrutais la porte blanche, catalyseur
de mes pensées, espace infinie qui acceuillait mon esprit errant
sorti d'orbites vides fixés toujours sur le même point blanc.
Les toilettes
devraient être soignées comme le sont les autres pièces
d'un appartements, lavées, meublées, taquinés chaque
instant par une attention soutenue vérifiant si chaque objet est
propre, à sa place, éclairé par le bon filet de lumiere,
pour qu'une fierté se dégage de ce travail accomplie minutieusement
. Mais le cabinet est caché comme une pièce portant la honte
de l'humanité, anathème de toute la maison bannie derrière
une porte close, jamais ouverte dignement aux invités ou à
la famille . Les toilettes publiques qu'elles se trouvent dans les gares,
les musées, les mairies ou les préfectures ressemblent à
d'infames bouges, où du papier pendouille miserablement, où
des filets d'eau ruisselent le long des murs noirs, où les lunettes
brisées grincent horriblement aux moindres mouvements, où
s'assoir est une giffle donnée à l'hygiene qui nous plonge
dans l'enfer de Calcutta ou de Bombay avec une terrible solitude pour affronter
le mal .
Tandis
que j'inspirais profondement le travail commenca, je détendis les
mailles qui enserraient la merde pour la forcer à sortir en un seul
morceau par des contractions faibles mais répettées calquées
sur le balancement de ma respiration . La merde fit le même bruit
qu'un cadavre jeté à l'eau en tombant directement dans l'eau
qui prit peu à peu l'allure d'un marécage, d'un bayou où
flottait alors un immense tronc d'arbre stagnant entre quelques branches
malheuresement cassées pendant la chute . Le travail le plus difficile
commenca, résultat d'un long entrainement, car pendant que ma vessie
pleine lancait la pisse, qui rebondissait sur la paroi pour finir dans
la mare, mon sphincter hachait minutieusement les petits morceau de merde,
toujours accrochés.La friction de la décharge et de la coupe
exaltait mes sens, aiguisés par une longue rétention qui
excitait le bassin,zone la plus érogene à n'importe quel
moment de la journée . Brusquement un vent agressif souffla entre
les persiennes et emporta ds la mer des morceaux de bois pourris, fermenté,
exhalant une odeur forte mais délicieuse qui remplissait rapidement
mes poumons.Je déroulai quelques dizaines de centimetres de papier
pour toilette qui entoura progressivement ma main et procedai à
un nettoyage de mon cul, recevant avec habileté le glissement de
terrain sur une feuille douce et chaude,recouverte peu à peu d'un
terreau noiratre parsemé de granules blanches comme autant de diamants
.
Le chocolat,
victime d'une adoration unanime, ne représente que l'amour des hommes,
étouffé par la morale lors de leur periode sadique anal,
pour leur excrements et leur senteurs qu'ils retrouvent dans la couleur
marron du chocolat et son odeur forte . L'homme cache, chasse toutes les
exhalations, les liquides, les solides échappés de son corps,
considéré comme les stygmate d'une faute, car cela lui rappelle
son coté encore animal qu'il essaie de soigner par des masques,
des parfums, des désodorisants et d'autres futilités, remèdes
improbables à ses origines . Mais il oublie que l'humain ne se differencie
de l'animal que par son intellect et non par un corps qui sera toujours
proche d'une nature méprisée . Nous devons accepter notre
corps aussi vil, aussi laid soit il, chercher un plaisir dans chacun de
ses attributs : sa senteur, sa merde, sa pisse, ses poils, sa bave, ses
besoins de liquide et de solide . L'évolution bénéfique
de l'homme se fera par le changement de son esprit en un état supérieur
à toute autre parce qu'entre le corps de l'homme et d'un batracien,
l'évolution n'est que très peu qualitative et est sujet
à notre subjectivité sur le beau et le laid trop souvent
confondu avec le bon et le mal.
Je me levai,
rappliquai avec lenteur toutes mes couches de tissu pour pouvoir regarder
toute à mon aise le fond du cabinet où reposait tranquillement
le fruit de mon travail et de mon être . FFFFFFRRROUUCCHH !!!!!!!
. Quand je tirai la chasse le liquide agita brutalement mes excréments
comme des bateaux ivres, jettés, disloqués sur des parois
abruptes en de multiples essaims ,qui formèrent une melasse de plus
en plus unies.Un tourbillon infernal engloutissa ses derniers débris
en dérive dans un grand fracas d'eau torrentielle, déluge
maudit et inutile, rejettés vers des canalisations , mémoires
des hommes.Je me rendis alors à mon bureau, la porte des toilettes
ouvertes pour pouvoir sentir le souvenir une feu partie de moi-même
tout en continuant à écrire des lithanies ennuyeuses et convenues
à tante Agathe.
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