Les Delires de Nault666



 


Annales Anales ...


 




Je fatiguais une lettre de voeux de ma lourde écriture nerveuse et pleine de circonvolutions quand je sentis une douce tenaille pressée mon bas ventre, prémices de plaisirs intenses, attendus que peu d'hommes appreciaient et embrassaient pleinement . Je poussai alors ma lettre et mon stylo vers un coin d'un geste impatient : la vieille tante Agathe pouvait bien attendre quelques minutes . Je boutonnais soigneusement ma chemise, honneur quotidien à cet événement qui me procurait à chaque fois de nouvelles sensations intensifiées par une longue experience, une technique de mieux en mieux maitrisée . Je me dirigeais vers mon cabinet, espace soigneusement aménagé d'une lucarne aux vitres opaques, d'un tapis rose délavé, et d'une étagere où reposais un papier de couleurs et d'odeurs variées . Je fermai le loquet de la porte d'une main pendant que l'autre me recoiffa devant un mirroir où un sourire se dessinait, où un regard satisfait donnait son avis sur ma tenue . J'enlevai ma ceinture en cuir puis abaissa ma braguette qui abandonna lachement mon pantalon noir en velours à  un sol carrelé et froid . Mon calecon, parsemé de taches jaunatres fut rapidement oté tandis que mon postérieur s'imprimait sur la lunete rose en plastique souvent nettoyer, presque brillante . Je scrutais la porte blanche, catalyseur de mes pensées, espace infinie qui acceuillait mon esprit errant sorti d'orbites vides fixés toujours sur le même point blanc.
Les toilettes devraient être soignées comme le sont les autres pièces d'un appartements, lavées, meublées, taquinés chaque instant par une attention soutenue vérifiant si chaque objet est propre, à sa place, éclairé par le bon filet de lumiere,  pour qu'une fierté se dégage de ce travail accomplie minutieusement . Mais le cabinet est caché comme une pièce portant la honte de l'humanité, anathème de toute la maison bannie derrière une porte close, jamais ouverte dignement aux invités ou à la famille . Les toilettes publiques qu'elles se trouvent dans les gares, les musées, les mairies ou les préfectures ressemblent à d'infames bouges, où du papier pendouille miserablement, où des filets d'eau ruisselent le long des murs noirs, où les lunettes brisées grincent horriblement aux moindres mouvements, où s'assoir est une giffle donnée à l'hygiene qui nous plonge dans l'enfer de Calcutta ou de Bombay avec une terrible solitude pour affronter le mal .
Tandis que j'inspirais profondement le travail commenca, je détendis les mailles qui enserraient la merde pour la forcer à sortir en un seul morceau par des contractions faibles mais répettées calquées sur le balancement de ma respiration . La merde fit le même bruit qu'un cadavre jeté à l'eau en tombant directement dans l'eau qui prit peu à peu l'allure d'un marécage, d'un bayou où flottait alors un immense tronc d'arbre stagnant entre quelques branches malheuresement cassées pendant la chute . Le travail le plus difficile commenca, résultat d'un long entrainement, car pendant que ma vessie pleine lancait la pisse, qui rebondissait sur la paroi pour finir dans la mare, mon sphincter hachait minutieusement les petits morceau de merde, toujours accrochés.La friction de la décharge et de la coupe exaltait mes sens, aiguisés par une longue rétention qui excitait le bassin,zone la plus érogene à n'importe quel moment de la journée . Brusquement un vent agressif souffla entre les persiennes et emporta ds la mer des morceaux de bois pourris, fermenté, exhalant une odeur forte mais délicieuse qui remplissait rapidement mes poumons.Je déroulai quelques dizaines de centimetres de papier pour toilette qui entoura progressivement ma main et procedai à un nettoyage de mon cul, recevant avec habileté le glissement de terrain sur une feuille douce et chaude,recouverte peu à peu d'un terreau noiratre parsemé de granules blanches comme autant de diamants .
Le chocolat, victime d'une adoration unanime, ne représente que l'amour des hommes, étouffé par la morale lors de leur periode sadique anal, pour leur excrements et leur senteurs qu'ils retrouvent dans la couleur marron du chocolat et son odeur forte . L'homme cache, chasse toutes les exhalations, les liquides, les solides échappés de son corps, considéré comme les stygmate d'une faute, car cela lui rappelle son coté encore animal qu'il essaie de soigner par des masques, des parfums, des désodorisants et d'autres futilités, remèdes improbables à ses origines . Mais il oublie que l'humain ne se differencie de l'animal que par son intellect et non par un corps qui sera toujours proche d'une nature méprisée . Nous devons accepter notre corps aussi vil, aussi laid soit il, chercher un plaisir dans chacun de ses attributs : sa senteur, sa merde, sa pisse, ses poils, sa bave, ses besoins de liquide et de solide . L'évolution bénéfique de l'homme se fera par le changement de son esprit en un état supérieur à toute autre parce qu'entre le corps de l'homme et d'un batracien, l'évolution n'est que très peu qualitative et  est sujet à notre subjectivité sur le beau et le laid trop souvent confondu avec le bon et le mal.
Je me levai, rappliquai avec lenteur toutes mes couches de tissu pour pouvoir regarder toute à mon aise le fond du cabinet où reposait tranquillement le fruit de mon travail et de mon être . FFFFFFRRROUUCCHH !!!!!!! . Quand je tirai la chasse le liquide agita brutalement mes excréments comme des bateaux ivres, jettés, disloqués sur des parois abruptes en de multiples essaims ,qui formèrent une melasse de plus en plus unies.Un tourbillon infernal engloutissa ses derniers débris en dérive dans un grand fracas d'eau torrentielle, déluge maudit et inutile, rejettés vers des canalisations , mémoires des hommes.Je me rendis alors à mon bureau, la porte des toilettes ouvertes pour pouvoir sentir le souvenir une feu partie de moi-même tout en continuant à écrire des lithanies ennuyeuses et convenues à tante Agathe.
 
 


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